Campagne de 1815 by Carl von Clausewitz

Campagne de 1815 by Carl von Clausewitz

Auteur:Carl von Clausewitz
La langue: fra
Format: epub
Tags: Stratégie, Histoire, Napoléon, Bonaparte, Waterloo
Éditeur: Champ Libre
Publié: 1972-12-31T16:00:00+00:00


XL. Plan d’attaque de Bonaparte

Bonaparte ne fait sortir qu’assez tard ses corps de leurs bivouacs, afin, comme il le dit, de donner au terrain détrempé par la pluie le temps de se sécher un peu. Ensuite, il perd quelques heures pour former son armée devant Belle-Alliance, sur une ligne parallèle à la position anglaise, à 2 500 pas de celle-ci ; il forma deux lignes d’infanterie, et une troisième et une quatrième de cavalerie. À 11 heures seulement, tout cela était exécuté.

Cette position de parade, à l’aspect de laquelle il semble encore se réjouir dans son souvenir, a quelque chose de surprenant. Elle est tout à fait inusitée, et on ne la trouve dans aucune des batailles napoléoniennes. Elle était tout à fait inutile, car les corps durent se remettre de nouveau en colonnes pour l’attaque. Au lieu de cacher autant que possible ses forces à l’ennemi, comme chacun fait, et de s’approcher sans être vu, il les déploie aussi au large et aussi systématiquement que possible, comme s’il ne s’agissait que d’une représentation théâtrale. On ne peut s’imaginer à cela que trois motifs : ou bien il voulait, par là, élever le cœur de ses propres soldats, ou il voulait en imposer à l’ennemi, ou c’était la manifestation extravagante d’un esprit qui n’était plus bien en équilibre.

Devait-il faire une véritable attaque parallèle, percer le centre ou repousser une aile, on n’est en état de le voir clairement, ni d’après les mesures qui furent prises, ni par la tournure du combat, et encore moins par ce que Bonaparte lui-même dit de son plan.

D’après la répartition des forces et le premier mouvement en avant, c’était une véritable attaque parallèle ; d’après les principaux efforts faits dans le cours de la bataille, on devait percer le centre. Mais ce dernier parti semble être plutôt le résultat d’une nécessité momentanée que d’un vrai plan, et des dispositions d’attaque nous ne pouvons indiquer que les moments principaux suivants, qui ne sont pas très caractéristiques :

Le 2e corps (Reille), soutenu par le corps de cavalerie de Kellermann et la division de cavalerie de la garde Guyot, en tout donc 3 divisions d’infanterie et 4 de cavalerie, attaquèrent l’aile droite ennemie.

Deux divisions du 1er corps (Erlon), soutenues par le 6e (Lobau), qui n’avait là que deux divisions, et par deux divisions de cavalerie, le corps de cavalerie de Milhaud et une division de cavalerie de la garde, en tout donc 4 divisions d’infanterie et 5 de cavalerie, sont désignées pour le centre.

Deux divisions d’infanterie du 1er corps et une division de cavalerie pour l’attaque de l’aile gauche.

L’infanterie de la garde reste derrière le centre, en réserve.

On ne trouve nulle part aucune autre idée directrice pour cette attaque, tout au moins aucune idée nette. Car ce que Bonaparte lui-même dit de l’intention d’attaquer l’aile gauche de Wellington est en contradiction avec lui-même et avec l’issue de la bataille, comme nous le verrons plus tard.

Bonaparte n’avait absolument pas pensé à l’arrivée et à la coopération de Blücher ; cela est prouvé par toutes ses dispositions.



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